L’édito. Zooms 7

Ce début d’année fut marqué par la fronde du monde agricole et nos agriculteurs particulièrement en pointe sur le barrage de Carbonne avec, en prime, la venue du premier ministre.
Si le secteur médical et médico-social (dont nous donnons les chiffres dans ce n°6) vient dorénavant en tête chez nous en chiffre d’affaires et en emplois directs, l’agriculture reste la base essentielle de notre environnement rural et de notre cadre de vie.
Sous la pression, la Commission européenne vient le 15 mars de formuler ses propositions de révision du Pacte Vert et de la PAC à peine en place pour la période 2023-2027.
Mais qu’en est-il de cette Politique Agricole Commune qui pèse lourd en Terres d’Aurignac ? C’est le sujet central de ce n° 6. Accrochez-vous !
C’est à Cassagnabère (à Mondine) qu’Amélie, venue de Montpellier, a décidé en 2022 d’installer une ferme équestre un peu particulière.
Mais comment en vient-on, à la quarantaine, à jeter l’ancre ainsi en Comminges ?
Géographe de formation, DESS en aménagement rural, Amélie a d’abord « fait ses classes » en Chambre d’Agriculture, DDAF, SAFER, et associations environnementales orientées vers les énergies renouvelables comme coordinatrice de projet.
Mais passionnée depuis l’enfance par les chevaux, elle va suivre parallèlement une formation en éthologie et comportement du cheval qui la conduira vers un monitorat équitation nature et le brevet fédéral d’encadrement en équitation éthologique de la Fédération Française d’Equitation.
C’est dans ce domaine équin qu’elle va d’abord « sauter le pas » et se mettre à son compte vers 2013 avant d’en faire autant dans son autre domaine de compétence en 2018 comme consultante environnementale.
Amélie se partage donc dorénavant à parts égales entre ses deux activités basées à Cassagnabère.
« Nous cherchions dans le secteur en y venant en vacances et j’ai tout de suite compris que ces belles Terres d’Aurignac étaient des terres d’élevage idéales pour mon projet de vie.»
Gros plan PAC : un soutien européen important et vital
En 2021 (derniers chiffres disponibles sur le site public « Télépac ») le montant global de la PAC pour les Terres d’Aurignac s’élève à 3,7 millions d’€ (contre 3,2 en moyenne annuelle pour 2015-2017).
Cela représente approximativement le ¼ des recettes agricoles totales et presque 3 fois le revenu net global du secteur.
Pour 32 exploitations (sur 90 de plus de 20 hectares) la PAC se monte à plus de 45 000€ pour dépasser 90 000€ pour 6 d’entre elles (dont deux élevages ovins transhumant en estives) .
Les aides à la surface, « non conditionnées », ne représentent que 1/3 du total.
Gros plan La PAC pour les nuls : les grandes lignes
Le cadre européen de la PAC se décline par pays dans des PSN (plans stratégiques nationaux). La mise en œuvre des fonds est en France partagée depuis 2023 entre l’Etat (90% environ) pour 83 interventions (dont les aides à la surface), et les régions, donc l’Occitanie, (les 10% restants) pour 40 interventions non liées aux surfaces.
Deux piliers :
Trois principaux ensembles :
Gros plan La PAC : un épais maquis technocratique
Le PSN (plan stratégique national) version 3.2 ne comporte pas moins de 1024 pages denses et touffues (sans compter les 171 pages d’annexes).
Son chapitre 31.01 (pages 362 à 377) consacré à l’ « écorégime », une des principales nouveauté de la PAC 2023-2027 destinée à encourager des pratiques écologiquement « vertueuses », est un modèle du genre.
A la clé, 25% des aides du 1er pilier (soit 1/5ème du total de la PAC) seront (seraient ?) distribués suivant un système à points soit 60€/ha si l’agriculteur cumule 4 points et 82€/ha au niveau supérieur s’il cumule plus de 5 points.
15 pages à lire absolument pour mieux comprendre l’exaspération de nos agriculteurs.
Gros plan La PAC : une révision d’urgence sous la pression
Après 3 ans d’âpres débats pour accoucher de la nouvelle PAC, la voilà remise en chantier en quelques semaines pour trouver un indispensable compromis : « d’accord pour la simplification, pas pour le détricotage » comme le dit le président de la commission environnement du Parlement européen. Avec à l’horizon les élections européennes début juin !
Qu’en sera-t-il pour nous qui ne sommes ni la Beauce, ni la Picardie, ni la Champagne, ni la Bretagne, ni la vallée de la Garonne, avec nos 11 400 ha de SAU (surface agricole utile) soit 60% seulement des Terres d’Aurignac dont 1/3 de prairies permanentes, et nos 5000 UGB (unité gros bovins) dont 300 représentent nos 2200 brebis et chèvres.
A suivre de près !
17 millions d’euros en 2022
C’est le total arrondi du chiffre d’affaires du secteur médical et médico-social des Terres d’Aurignac premier employeur avec 350 salariés et libéraux pour environ 240 « équivalents temps plein ».
Viennent en tête bien sûr les établissements
SSIAD (soins infirmiers à domicile, 56 places), ADMR (aide à domicile pour 185 bénéficiaires) et MARPA (maison de retraite de 24 résidents) totalisent 2,3 millions d’€ de budgets et 65 emplois.
La trentaine de professionnels libéraux, dans et hors de la Maison de Santé, génèrent une activité estimée à plus de 2 millions d’€.
S’ajoute enfin la Pharmacie des 3 Tours et ses 7 collaboratrices.
Ainsi, au total ce sont prés de 8 millions d’€ de salaires bruts annuels qui font aujourd’hui de ce secteur le premier pôle économique des Terres d’Aurignac
Au passage à l’an nouveau, l’heure est aux vœux : pour l’épanouissement et l’enrichissement des activités
des Terres d’Aurignac dans toute leur diversité, traditionnelles, innovantes, en mutation, en réseau, individuelles et collectives.
Et l’heure est aux bilans : l’évènementiel est, donc, le sujet de ce 5ème numéro . Dans ce domaine, la richesse des Terres d’Aurignac, sportive, culturelle, cinématographique, patrimoniale, naturelle, écologique, économique, artistique, festive, est en effet un élément majeur souvent décisif de leur attractivité.
Le supplément particulier tient à l’esprit de collaboration qui règne entre les équipes et à la forte synergie qui en découle.
Un autre facteur-clé réside dans le renouvellement et le foisonnement des initiatives alimentés notamment par la venue et l’intégration de nouveaux arrivants.
Bonne année à tous !