Portrait : Marguerite Samouillan Zooms 4

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Qui n’a pas été agréablement étonné, traversant Aulon sur la route de « Saint-Go », par la terrasse pimpante du « Café de la Place » ? Mais combien s’y sont arrêtés pour prendre un verre, ou faire le plein et s’y faire servir par Marguerite toujours fidèle au poste à 94 ans passés ?

Née en France de parents d’origine vénitienne installés vers 1920 comme agriculteurs, Marguerite Scaldafero découvre Aulon pour s’y marier il y a 72 ans à « Jeannot » Samouillan, d’une famille de maquignons-bouchers. «  Il y en avait beaucoup des maquignons à l’époque dans le coin ».

Avec son époux ils héritent du commerce familial de « boucherie-charcuterie-café-pompe à essence » qu’ils tiendront jusqu’au décès de Jeannot, suivi peu après de la fermeture de la boucherie-charcuterie. «  C’était le bon temps, on avait un abattoir, un grand jardin et une basse-cour pleine de lapins et de volailles (…) Quatre fois par semaine jusqu’à une heure du matin, les joueurs de cartes débordaient jusque dans la cuisine ; sans compter le foot le vendredi ! Ah ça buvait ! (…) Au temps du pétrole on avait 30 repas midi et soir, et huit chambres à côté ».

Depuis 20 ans, Marguerite tient seule la barre. Mais « les gens ont changé d’habitude, ils boivent de la bière et du soda. Les pompes : supprimées il y a 8 mois, ça ne valait plus le coup avec 3 centimes par litre de marge. Aujourd’hui je ne sers plus les groupes à table, ils payent leurs boissons et se les prennent. »

L’avenir à 94 ans ? « M’arrêter petit à petit, ça n’est plus très rentable (…) Pour ce métier il ne faut pas être trop , car ils ne vous respectent pas, mais pas trop vieux non plus… »

Respect et chapeau bas !