Portrait : Sylvie Deschamps Zooms 4

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En 2008, à la naissance de leur fille Elise, Sylvie et et son mari Franck font le choix d’une vie saine à la campagne : simplicité, proximité, accueil et pour Sylvie « lassée des modes de gestion des grands groupes », activité à taille humaine.

Auparavant responsable de grandes enseignes et de lourdes équipes dans le sport et le prêt-à-porter féminin dans le Gard, à Aix en Provence, Béziers, Pau, Sylvie a longtemps pratiqué «  vente, merchandising, management, préparation de collection, choix des coupes, des matières, des couleurs, centrales d’achats. Je suis venu à ce métier, après un bac+3 en école de commerce, par passion pour la vente, et me suis formée sur le tas ».

La boutique de la rue Saint-Michel (tenue 34 ans par madame Lacoste, autre passionnée) a permis à Sylvie d’observer une clientèle existante, puis au fil du temps de diversifier les rayons. Toujours à la recherche des tendances pour satisfaire ses clientes, 1700 pièces « tournent » en moyenne sur 15 jours avec des « réappros hebdos » de 50 à 120 kg d’articles choisis chaque saison par Sylvie 6 à 7 mois auparavant dans les show-rooms de fournisseurs à Toulouse, Salies, Boulogne, ou en Italie ou même Paris via internet avec une exclusivité de 25 kilomètres autour d’Aurignac.

La zone de chalandise va jusqu’à Toulouse, Salies, Boulogne et Saint-Gaudens, avec « un panier moyen plus important pour l’extérieur » (80% du chiffre d’affaires) et un « fort impact des  évènements (Aurignac sous pression par exemple) et de l’attractivité d’Aurignac». S’y ajoutent depuis 10 ans les ventes « France entière » sur Internet au prix de 3 ou 4 mises à jour par semaine pour une centaine de clientes.

/Les clés du succès : la bonne connaissance des goûts des plus de 300 clientes fidélisées, le renouvellement constant des pièces uniques, une diversification prudente (chaussures, accessoires) et…la passion du métier. La Boutique des Champs a fêté ses 15 ans !

Pour en savoir plus : http://laboutiquedeschamps

Portrait : Martine Schiavon Zooms 4

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À 58 ans, à Peyrissas, avec ses 110 hectares, ses 80 limousines allaitantes et sa quinzaine de génisses, sans compter taureau, cochons, dindes et oies dodues, Martine fait de la résistance.

Elle résiste en effet aux tendances et aux préconisations technocratiques fluctuantes, fidèle au fil du temps à quelques solides principes : simplicité, rusticité, maximum de prairies permanentes, pâture tournante sur 3 semaines, minimum d’intrants, céréales mélangées sur 11 hectares pour l’auto-consommation, vente de broutards* à des chevillards*… « à chacun son métier! » , heureuse que sa viande se retrouve sur l’étal du Carrefour.

Née paysanne, elle s’installe dès 18 ans, CAP en poche, comme exploitante individuelle en 1983. L’extension viendra d’abord avec la reprise de la ferme paternelle, en 1990, puis le regroupement en fermage d’autres exploitations sur les 20 dernières années. Déjà 40 ans !

Un regret : ne pas être comme beaucoup, en GAEC* pour partager le poids et la complexité de ce qu’est devenu le métier d’agriculteur ; d’où l’impératif de simplicité quand on est seule. Une colère devant la désinvolture de consignes et de réglementations changeantes, parfois irréalistes : avec le sentiment «  qu’on vous met une carotte sous le nez pour vous faire avancer » et « qu’on joue avec nous » . Une crainte aussi face aux aléas climatiques et sanitaires plus fréquents et brutaux : « les choses sont moins prévisibles et les risques plus sévères » .

Une force tranquille cependant, à l’approche d’une transmission pas encore à l’ordre du jour, mais avec de jeunes et agriculteurs dans la famille.

*Broutard : veau de 6 à 8 mois qui a brouté de l’herbe en complément du lait maternel.

*Chevillard : grossiste en viande de boucherie, achète sur pied et fait abattre.

*GAEC : Groupement Agricole d’Exploitation en Commun