Portrait : La carrière d’Aurignac Zooms 3

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C’est en 1952 que Marcel BERNADETS donne « le premier coup de pioche » de ce qui marquera pour des décennies le paysage et l’économie d’Aurignac.

Marié à Jeannette SOUBRIER et installé depuis 1939 comme garagiste en face des établissements FOURCADE, Marcel est fils d’immigrés espagnols ayant fuit la guerre en 36.

La roche est excellente « faite de 98% de carbonate de calcium » mais les débuts sont modestes avec quelques milliers de tonnes extraites annuellement.

Jusqu’à l’ouverture en 1956 du site martrais de LAFARGE gros mangeur de calcaire qui doit entrer pour 80% dans la fabrication du ciment. Pour les atteindre LAFARGE fait alors appel à la carrière d’Aurignac en complément de ses propres gisements.

Ainsi, au début des années 60, ce sont déjà une vingtaine de salariés qui trouvent un emploi à la carrière. 

La croissance s’accélère fortement quand, dans les années 80, s’ajoutent la carrière de Boussan, la gravière du Salat et que LAFARGE décide de sous-traiter son activité carrière, marché pris par l’entreprise BERNADETS avec un associé. Les retombées économiques sont à leur pic avec une cinquantaine de salariés et des volumes annuels de 450 000 tonnes d’agrégats.

Quelques anecdotes émaillent cette période faste : la fourniture de concassé pour les premières générations de pavés auto-bloquants, le goût immodéré des chats pour la litière en calcaire d’Aurignac après tests comparatifs, des accidents de chantier (heureusement sans mort d’homme) avec des engins flambant neufs, les paillettes d’or tirées du Salat à grand renfort de moquettes et de batées à l’ancienne, la carrière embrasée d’artifices pour les 80 ans de son fondateur.

Mais le défi viendra d’une « extension rendue indispensable dans les années 90 en raison de la trop faible épaisseur des couches utiles ». Il sera relevé par Jacky et Daniel les deux fils de Marcel, et le développement se fera vers Alan portant la surface exploitable à 36 hectares ouvrant ainsi des perspectives décennales d’exploitation complétées par la nouvelle gravière de Beauchalot.

En 2007, l’heure de la retraite venue, c’est au groupe BOUYGUES que l’exploitation est cédée qui s’accompagne d’un repli sur Aurignac uniquement, avec des effectifs plus modestes d’une vingtaine de salariés pour des volumes d’environ 250 000 tonnes.

L’avenir ? Des réserves exploitables au rythme actuel pour quelques années sauf…nouvelle extension actuellement à l’étude.

Et au-delà, une reconversion du site en production d’électricité photovoltaïque, « sujet déjà d’actualité sur 6 hectares à Beauchalot ». 

A suivre !