Gros plan sur… la MARPA Zooms 2

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Lors de son inauguration en juillet 1995, la vocation de la MARPA (Maison d’Accueil Rurale pour Personnes Agées) était d’accueillir, à l’âge de la retraite, des agriculteurs seuls ou en couple (3 appartements sur 17 étaient prévus pour cela) ne pouvant ou ne souhaitant plus rester chez eux. L’âge moyen des 20 résidents se situait alors autour de 75 ans.

Un quart de siècle plus tard, bien que les grosses générations des années vingt soient encore bien présentes parmi nous (4 centenaires en témoignent à la MARPA), les efforts faits pour le maintien à domicile et l’amélioration de la santé des seniors font qu’on rentre aujourd’hui à la MARPA à 85 ans en moyenne (voire même à 99 ans !). 

Ce qui fait qu’on y reste aujourd’hui 3 à 4 ans avant d’y finir ses jours ou d’être réorienté vers un établissement médicalisé (Ehpad ou long séjour hospitalier). 

C’est ainsi qu’au cours des dix dernières années, la MARPA, dont la capacité a été portée à 24 résidents en 2017, a pu accueillir 64 personnes (45 femmes et 19 hommes, dont 3 couples), avec une moyenne d’âge passée de 78 ans en 2011, à 90 ans fin 2021.

L’origine géographique et professionnelle des résidents à sensiblement évoluée également. Ainsi depuis 2011, si les 2/3 des résidents sont originaires de l’ancien canton, 1/3 sont venus d’ailleurs dont une dizaine du nord de la France pour se rapprocher de leurs enfants installés par ici. Et les résidents issus du milieu agricole ne sont plus actuellement que 9 sur 24. 

Enfin, bien que la MARPA ne soit pas médicalisée en interne, une trentaine de résidents ont pu y finir leurs jours au cours des dix dernières années, et seuls une douzaine ont dû être réorientés. 

La quasi-totalité des 500 000 € du chiffre d’affaires de la Marpa provient de la tarification dont la moitié pour les services assurés, un cinquième pour les loyers et charges, 17% pour les repas et 12% pour la dépendance.

En regard, la plupart des charges de l’établissement sont fixes, avec principalement :

  • 250 000 € de salaires et charges sociales pour 11 salariées (soit 8,7 équivalent temps plein) dont 9 habitent les Terres d’Aurignac,
  • 92 000 € de loyer à l’office de HLM,
  • 80 000 € de frais généraux,
  • 45 000 € d’achats alimentaires.

Le solde représente la capacité d’investissement propre de l’établissement.

L’économie particulière de la MARPA, établissement associatif qui ne perçoit donc depuis dix ans pratiquement aucune subvention de fonctionnement, repose sur quelques facteurs-clés : 

  • le taux d’occupation, donc des départs vite remplacés et une bonne liste d’attente, 
  • la stabilité de l’équipe salariée : zéro intérim, plannings, auto-remplacement, intéressement,
  • une vigilance aiguë portée aux frais généraux,
  • des aides aux investissements (55 000 € en 10 ans)
  • l’engagement des bénévoles du bureau, de l’association des familles, et des salariées.

Le poids économique local de la Marpa est 

  • directement celui des salaires nets versés et des achats et services de proximité, soit globalement 250 000 € par an environ ; 
  • et indirectement celui des prestataires intervenant dans l’établissement auprès des 24 personnes âgées restées ainsi sur Aurignac : médecins, kinés et autres professionnels médicaux, infirmières, aides-soignantes, ADMR, etc.

Cet équilibre positif est néanmoins fragile, ainsi que le prouve 

  • la récente crise Covid qui a vu fondre les résultats de la Marpa, 
  • et l’explosion des coûts de l’énergie et l’inflation qui ont conduit à annuler récemment 150 000 € d’investissements qui devaient être confiés à des entreprises locales et financés à 80% par des subventions (Europe 50%, Communauté de Communes Cœur et Coteaux du Comminges 30%).