Gros plan…sur la brasserie d’Aurignac Zooms 1

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Installée depuis quelques mois rue des Nobles (au 34 pour les livreurs) dans les locaux, « heureusement » réhabilités, de feu Jean-Pierre Bonnemaison, la brasserie de Nathan l’Australien, sous l’enseigne d’Aurignac Brewery, tourne à plein régime en cette saison particulièrement sèche…

L’affaire est née en mars 2018 du rachat par Nathan et Jonathan l’Anglais, alors novices en la matière, du matériel de la brasserie artisanale de Bélinaire à Cazeneuve-Montaut.

Après une année de tâtonnement divers (recettes, appros, process, savoir-faire, répartition des tâches, test-dégustations hips ! pour s’adapter au goût local), et un bilan « pourquoi ne pas faire venir les clients à la bière plutôt que la livrer », l’année 2019 voyait s’ouvrir un… « BeerGarden » place du foirail, très fréquenté…par nos amis British juste après le boulot, puis par les Commingeoises et Comingeois assoiffés (40%) sur les 19-20 heures, des gamins courant joyeusement partout, et quelques chiens, bien élevés, récupérant les chutes de pâté ou de fromage. Car on pouvait aussi grignoter et même boire du vin.

Gros succès donc et croissance à la clé.

Il fallait passer de brassées de 125 litres à 500 litres, matériel plus gros, locaux plus vastes. Nathan passionné par l’aventure décida de la poursuivre, opportunément et efficacement soutenu par sa compagne Christel. Le BeerGarden déménagea route de St Martory : jauge de 150 personnes, parking facile.

Restait à déplacer la production, quand…patatras ! Covid et confinement, au moment où s’engageait le projet rue des Nobles. 

L’année 2020 fut particulièrement rude, avec des brassées qu’on ne pouvait écouler (même qu’ils en ont distillé à Boussan, dispo l’hiver pour se réchauffer, à quelques € la bouteille !). S’accrocher au projet rue des Nobles avec architecte et artisans locaux parce qu’on aime le vieil Aurignac et qu’on y croit, malgré 5 mois de retard de livraison de l’embouteilleuse, malgré le pass sanitaire ou vaccinal. 

Ouvrir enfin, à la brasserie de novembre à avril, et au BeerGarden de mai à septembre. Ouf !

Aujourd’hui c’est une quarantaine de brassées de 500 litres qui sortent par an pour deux produits phares : l’ « historique » Aurignac Ale et la « rustique » IPA (Indian Pale Ale de 6,3°) dans la grande tradition australienne, auxquelles s’ajoutent depuis peu des brassées spéciales  (Cafetière, Comité des Fêtes). 

80% seront bus et vendus en direct, le reste sera commercialisé indirectement dont 5% dans des petits restos toulousains.

Le process (eau de la Barousse + orge + houblon + levures) s’étale sur une quinzaine de jours en une dizaine d’étapes :

  • Concasser 110 à 130 kg d’orge par brassée
  • Chauffer 500 litres d’eau et y plonger l’orge pendant 6 heures
  • Centrifuger 1 heure pour extraire les sucres
  • Transférer le mout dans la cuve de filtrage pour récupérer le jus sucré résiduel
  • Porter à ébullition et ajouter le houblon suivant la recette
  • Transférer dans le fermenteur, descendre à 17° et ajouter la levure
  • Evacuer le CO² pendant 2 à 3 jours
  • Refroidir à 3 voire 1° pour « réduire » le CO² restant 
  • Stocker
  • Mettre en fûts (de 40 litres actuellement) ou en bouteilles

Les drêches sont utilisées par quelques éleveurs locaux (vaches, cochons, poulets). La chaleur est récupérée dans un échangeur. Les bouteilles ne sont pas encore consignées (trop compliqué).

Quid des perspectives ?

  • Passer à 30 000 litres par an pour satisfaire la demande.
  • Conditionner en fûts de 20 litres
  • Percer sur le marché de St Gaudens
  • Faire face à l’inflation du coût des composants (+ de 40%sur les bouteilles)
  • Poursuivre l’opération de restauration rue des Nobles en face (logements, atelier, boutique).

Alors ? Une bonne mousse bien fraîche ? Faite maison !